PAC
La Finlande autorisée à aider ses agriculteurs, qui sont pourtant déçus
par AFPil y a 22 ans2 min de lecture
HELSINKI, 15 octobre 2003 - Le ministre finlandais de l'Agriculture Juha Korkeaoja s'est félicité mercredi d'un compromis négocié avec la Commission européenne qui autorise le pays nordique à subventionner ses agriculteurs jusqu'en 2007 au moins, mais ceux-ci font grise mine.
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"L'accord dans son ensemble est tel que je peux recommander au gouvernement et aux organisations professionnelles de l'approuver", a déclaré le ministre dans un communiqué. Conformément aux nouvelles orientations de la politique agricole commune (PAC), il prévoit que les aides prendront de plus en plus en compte les surface, et de moins en moins telle ou telle production. Le montant des subventions finlandaises à l'agriculture du sud du pays --provisoirement arrachées à Bruxelles lors des négociations d'entrée dans l'UE au début des années 1990 en invoquant le déficit de compétitivité imposé par la rigueur du climat-- devrait progressivement passer de 133 millions d'euros cette année à 94 millions en 2007. La Finlande pourra ensuite renégocier l'accord pour les années suivantes "si l'agriculture finlandaise ne peut pas subsister sans l'aide nationale". Le syndicat des agriculteurs finlandais s'est dit déçu par l'accord, expliquant que ses membres devraient désormais faire pousser des plantes bon marché, et non plus les produits demandés par les consommateurs locaux, plus coûteux à la production. "L'opinion de nos membres est très, très négative", a déclaré à l'AFP Paavo Maekinen, secrétaire général de la Centrale des agriculteurs et propriétaires de forêts (MTK). Le passage à une aide à la surface cultivée ne prend pas en compte la main d'oeuvre nécessaire les productions les plus prisées, selon lui. Le MTK espérait que le sud de la Finlande garderait durablement un régime semblable à celui des régions du nord, qui bénéficient d'une aide nationale permanente spécifiques aux zones arctiques. L'accord conclu lundi à Luxembourg n'étant que de quatre ans, M. Maekinen craint que les fermiers finlandais soient découragés de tout nouvel investissement d'envergure.